
L'Egypte post-révolution
Suite à la révolution de 2011, tous les problèmes sociaux ont connu une baisse de l’attention politique et médiatique reçue, résultant directement de la période de transition qu'a connue le pays. En effet, selon Marta Agosti, responsable du programme anti-MGF (mutilations génitales féminines) des Nations Unies, l'instabilité politique a entraîné une réduction de 75% des fonds versés par l’Égypte à l’ONU. Cette réduction de financement a également ralenti le travail officiel des ministres. En outre, le Conseil national de l'enfance et de la maternité, l'un des principaux organismes gouvernementaux œuvrant pour le changement, a été «fermé» après la révolution. De plus, Agosti indique que l'instabilité ainsi que le manque de financement ont limité l'efficacité des ONG.
En même temps, certaines voix de la vague de l'islam politique ont commencé à revendiquer l'abolition de la loi sur la criminalisation des MGF au parlement égyptien en 2012. En effet, l’arrivée des frères musulmans sur la scène politique, avec Mohammed Morsi à la tête du pays, a menacé les efforts anti-MGF précédents et a posé problème pour les campagnes actuelles. Lorsque l’ancien president de la république, Morsi, a été interrogé sur cette pratique, il a déclaré que cette decision devrait être laissée à la famille concernée. D’ailleurs, Farid Ismail et d’autres frères musulmans du parlement se sont fermement opposés, sans succès , à la criminalisation de cette pratique en vertu de la loi sur les enfants adoptée en 2008 qui impose une peine de prison à quiconque exciserait une fille. Ces derniers encourageaient la médicalisation de cette pratique, ils ont encouragé les habitants de certains villages à pratiquer la mutilation génitale en facilitant les moyens de la pratiquer.
Par ailleurs, selon les opposants des mouvements anti-MGF, les efforts faits pour combattre ces pratiques, sont une occasion pour l’occident de diffuser ses idées et de rejetter la culture égyptienne.
La révolution de 2011 a donc menacé les luttes anti-MGF soit par l’instabilité politique soit par des dirigeants pro-MGF.