
Qu'en dit la medecine?

Entretien avec D. Robert Daniel (réalisé par notre groupe)

D’un point de vue médical, plusieurs études ont été effectuées dans le but de montrer les conséquences des MGF (mutilations génitales féminines ) sur la santé de ces femmes.
Certains médecins soutiennent la pratique des MGF et y voient des avantages. Selon eux, les MGF réduiraient la sensibilité excessive du clitoris qui, selon les dires de ces médecins, peut atteindre 3cm au moment de l’érection ce qui serait très gênant pour le mari lors des rapports sexuels.
Du point de vue sanitaire et hygiénique, le docteur Hamid Al Ghaoubi soutient notamment que l’accumulation de l’ulcère dans les petites lèvres dégage une odeur désagréable et peut entrainer une inflammation du vagin ou de l’urètre. D’après lui, de nombreux cas seraient causés par l’absence de MGF chez ces femmes.
Or, il a été prouvé par plusieurs spécialistes et institutions telles que l’OMS (organisation mondiale de la santé), que les MGF pouvaient engendrer de graves complications, en particulier à partir de l’âge de la puberté. Parmi les problèmes les plus récurrents, nous pouvons citer : des saignements abondants allants jusqu’à l’hémorragie ; des douleurs extrêmes suite à la coupe des tissus sensibles, généralement sans anesthésie, mais aussi à cause de l’emprisonnement ou de l’absence de protection des terminaisons nerveuses ; des infections,
dues notamment aux conditions d’hygiène précaires ; des douleurs en urinant, lors des menstruations et pendant les rapports sexuels ; des risques d’incontinence et d’infertilité ; un traumatisme causé par le choc, la douleur et la force utilisée pour les empêcher de bouger, entrainant une crainte des rapports sexuels ou un état de stress post-traumatique, de dépression, d’anxiété, de perte de mémoire ; mais aussi la mort chez certaines filles.
Une étude menée par l’OMS (l'organisation mondial de la santé) en 2006 sur 28 393 femme dans 28 centres de soins obstétricaux de six pays où les MGF sont courantes (Burkina Faso, Ghana, Kenya, Nigeria, Sénégal et Soudan) montre que, chez les femmes ayant subi une infibulation, le risque d’hémorragie est 70% supérieur comparé aux femmes qui n’ont subi aucune mutilation. De plus, le risque de césarienne est 30% plus élevé et le risque d’épisiotomie est, lui aussi, plus important. Cette même étude montre également que les MGF représentent un danger pour les nouveau-nés : les bébés dont la mère a été mutilée ont plus souvent besoin de réanimation, le taux est 66% supérieur chez les femmes infibulées. Par ailleurs, la surmortalité des nouveau-nés est plus élevée de 15% chez les femmes ayant subi une clitoridectomie, de 32% chez les femmes excisées, et de 55% chez celles qui sont infibulées. Selon Emily Banks, professeur à l’Australian National University, « cette étude montre que si l’on enregistre environ 5 % de mortinaissances ou de décès néonatals chez les femmes n’ayant pas subi de MGF, ce chiffre atteint 6,4 % chez les femmes présentant une mutilation ».
En somme, il est évident que les risques qu’encourent les femmes mutilées sont alarmants, même si certains médecins estiment que les MGF sont bénéfiques pour elle ainsi que pour leur mari.